L'Escaut en hiver
Durant la nuit, une quinzaine de centimètres de neige étaient venus recouvrir le sol et la nature d'un grand manteau blanc et immaculé.
Je suis allé en promenade par un ancien chemin de hallage au bord des rives de nôtre canal: L'Escaut. le ciel était azuréen, la végétation figée par le poids de la blanche sur son squelette défeuillé.
Seules quelque Sternes posées sur l'eau, en quête d'une pitance providentielle, venaient troubler un silence profond mais qui pourtant s'écoute.
Tandis que je progressais, mes pas feutrés dans la poudreuse, violaient par leurs empreintes laissées ce linceul blanc et encore vierge.
La Nature était inerte, endormie. Seules de petites vagues à la surface du fleuve qui venaient minées lentement les rives que l'on lui oppose apportaient un semblant de vie à cette eau.
< Fleuve, où cours ru avec tant d'impétuosité ? Ensevelis tu l'iniquité sous tes eaux ?> .
La matinée s'avançait, vite, il fallait profiter de ce spectacle, éphémère car les rayons bienfaiteurs d'un Râ généreux, venaient modifier ce paysage d'hiver avant de l’effacer par ses ardeurs chauffantes.