Mon voyage au Pic du Midi de Bigorre.

En passant par le Tourmalet. (Mauvais détour)

Deux possibilités s’offrent à nous pour parvenir à la Mongie, point de départ du téléphérique pour monter au Pic du Midi de Bigorre.

La première par le versant Mongie.

La montée débute à Saint Marie de Campan avec une partie plus difficile entre l’Adour et Artigues.

La seconde par la montée dès Luz Saint Sauveur et Barèges qui nous fait passer le sommet du Tourmalet à 2115 Mètres avant de redescendre sur la Mongie.

Le domaine du Tourmalet.

Le Col du Tourmalet 2115 mètres le Géant des Pyrénées, est assurément un des cols les plus prestigieux de France.

La notoriété que lui confère le Tour de France, ainsi que les épreuves de masse le Challenge des Pyrénées "les 4 As" ( La Hubert Arbes, l'Ours, la Lapébie, le défi Pyrénéen), la Grande boucle internationale Féminine.

En fait un objectif majeur, un but recherché, une valeur sûre au Hit parade des chasseurs de cols.

Il représente une difficulté exceptionnelle et occupe une position clef au cœur des Pyrénées.

La route qui le franchit s'élève à 2115 m d'altitude, entre le Pic du Midi de Bigorre et le Massif du Néouvielle et relie les Stations de La Mongie d'un côté et Barèges de l'autre

Bien avant que les cyclistes se lancent à l'assaut des cimes Pyrénéennes, le Tourmalet ( littéralement "mauvais détour "), faisait déjà parler de lui.

En 1675, Mme de Maintenon, franchit le col pour la première fois en chaise à porteurs.

La route de la vallée des Gaves étant coupée par la crue, il ne restait plus que cette solution pour aller " Prendre les eaux " à Barèges afin de soigner le Duc de Maine.

Puis Raymond De Carbonière, célèbre botaniste, fut un fidèle visiteur en 1874, lorsqu'il se rendait au Pic du Midi, site déjà très convoité par la science.

Début de montée vers le Tourmalet.

Nous avons quitté les derniers bastions urbains tel que Barèges et dès maintenant, nous nous trouvons sur les premières pentes du col, qui n’est pas à négliger car en tout.

Ce seront 18,5 Kilomètres d’ascension jusqu’au sommet.

La montée de Luz à Barèges n'était pas à négliger sur les 18,5 Km d'ascension, car la pente moyenne est de 7,7 %.

Par contre, la pente moyenne de Barèges au col est de 8,2 %, avec les 500 derniers mètres à 15 %.

Probablement que certains virages serrés, nous feront dresser le poil. Mais quand on aime, on va jusqu’au bout de son idée et de ses envies.

Plus haut, monter plus haut.

On se rend bien compte qu’à chaque virage , même si ils ne sont pas encore véritablement en épingle à cheveux, on prend de l’altitude sans cesse.

De moins en moins, les habitations sont présentes.

De petites plaques de neige et de glace apparaissent.

A n’en pas douter : Mes Amis, je pars pour la très haute Montagne, celle que j’aime et que je respecte.

On monte.

Les lacets se font de plus en plus pentus, de temps à autre, on doit stopper le véhicule car les animaux en estive, et surtout en toute liberté, vaches et moutons, occupent la route.

Protégés on doit impérativement attendre leur bon plaisir et surtout qu’ils se retirent pour nous laisser le passage.

Peu importe, je suis en vacances, j’ai tout mon temps et finalement ce sont des situations certes cocasses mais authentiques et sympathiques.

Découverte.

En regardant derrière moi, je prend conscience que j’ai pris de la hauteur.

De cet endroit appelé refuge ,ou j’ai pu m’arrêter quelques instants, je découvre le chemin déjà parcouru, mais aussi les lacets tourmentés de cette montée vers ce col mythique :

Le Tourmalet.

C’est incroyable les tours et détours que l’on est tenu d’accomplir pour s’élever (non pas cette fois dans l’échelon social) , mais pour atteindre le merveilleux.

Presque au but.

Je vais bientôt atteindre le sommet .

L’avant dernier virage , nous gratifie de ses habitants : les Marmottes pour l’époque déjà bien grasses.

De plus en plus ,les hauts sommets Pyrénéens s’offrent à nous.

Neige et glace coiffent désormais leurs fronts et leurs flancs, le spectacle devient grandiose.

C’est déjà surprenant pour l’homme de la plaine que je suis.

Je sais que plus tard , ce sera géant.

Au sommet: Stèle Lapyse.

Le sommet du Tourmalet.

La stèle d’Antoine Lapize qui fut le premier cycliste à franchir en tête le sommet du Tourmalet lors du Tour de France.

Sur des routes poussiéreuses, non asphaltées, ces « Forçats de la route » bien souvent sous l’indifférence d’un public à l’époque non initié à la pratique du sport de haut niveau.

Qui dépassaient les limites du courage et de la résistance humaine .

De toute façon, moi le cyclotouriste, de passage dans les Hautes Pyrénées, je me devais de me rendre dans ses Cols mythiques .

Aubisque, Soulor, Aspin Tourmalet.

C’est en parcourant en bus les 17- 18 kilomètres qui séparent Barège du sommet du Tourmalet ,que l’on se rend vraiment compte ,des efforts surhumains que doivent déployer les Géants du tour de France.

Bien sur les plus grands, les plus forts en un mots les meilleurs se sont illustrés sur ces pentes.

Mais que dire des sans grade , des non grimpeurs qui eux aussi , avec certainement plus de peine et de souffrances escaladent ces pentes ?

Quel courage, quelle volonté  :Chapeau Messieurs.

La Photo : Le Bronze de Jacques Godet

Devant la stèle de Lapize.

La légende du " Tour ".

Le Tour de France l'a franchi à 68 reprises. On se Souviendra d'Octave Lapize qui passa en tête le Col du Tourmalet le 21 juillet 1910, au cours de la grande étape Bayonne/Luchon (325 km).

De nombreuse légendes ont marqué l'histoire de ce Col, on cite encore aujourd'hui le courage exemplaire d'Eugène Christophe, dans le tour de 1913, qui, après avoir brisé sa fourche au début de la descente du Col, marcha jusqu'à Sainte-Marie de Campan où il effectua lui-même sa réparation dans la forge d'Alexandre Torné ( à Sainte-Marie de Campan ) Une plaque commémore l'exploit du "Vieux Gaulois Eugène Christophe.

Plus près de nous, le Tour de France fait étape à la Mongie en 1970, avec la victoire de Bernard Thévenet.

En 1974, événement rare, le Col du Tourmalet a l'honneur de fêter la victoire de J.P. Danguillaume et l'inévitable deuxième place de Poulidor.

L'épopée du Tourmalet est jalonnée d'exploits retentissants auxquels s'attachent les noms célèbres de:

Antonin Magne, Bartali, Coppi, Koblet, Robic, Anquetil, Merckx, Thévenet, Hinault, Fignon et Indurain .